L’Association du Nouveau-Brunswick pour l’intégration communautaire (ANBIC)/New Brunswick Association for Community Living (NBACL) est un organisme provincial, bénévole et sans but lucratif, qui travaille pour et au nom des enfants et des adultes ayant un handicap intellectuel et de leurs familles. Son numéro d’enregistrement d’un organisme de bienfaisance est 10776-8749 RR0001.
L’ANBIC a été créée en 1957 par plusieurs associations locales dont les membres trouvaient avantageux d’avoir une fédération provinciale. Parmi les membres figurent des personnes ayant un handicap intellectuel, les membres des familles, des professionnels, des voisins et des amis. L’adhésion à l’organisme provincial se fait par affiliation aux associations locales.
L’ANBIC a pour mandat d’améliorer la qualité de vie des enfants et des adultes ayant un handicap intellectuel et de leurs familles, et d’enrichir la communauté toute entière.
L’ANBIC/NBACL travaille de concert avec les associations locales de l’ensemble de la province pour faire la promotion de communautés inclusives au sein desquelles tout le monde éprouve un sentiment d’appartenance, est valorisé et peut participer à tous les aspects de la vie de la communauté.
L’ANBIC fait partie d’un vaste mouvement international. Treize associations provinciales et territoriales, qui regroupent plus de 400 sections régionales, composent l’Association canadienne pour l’intégration communautaire (ACIC). Cette dernière, membre d’Inclusion Interamericana et d’Inclusion International, travaille en collaboration avec de nombreux organismes nationaux à la promotion des droits de la personne et de l’inclusion devant les tribunaux, aux Nations Unies et partout dans le monde.
Au plan local, il y a eu traditionnellement deux types d’activités distincts mais reliés :
- Le développement communautaire – au commencement, la création d’écoles, d’ateliers, d’interventions précoces, d’activités de loisir et de services en établissement.
- Des mesures de soutien pour les familles leur permettant d’établir des réseaux, d’échanger, de s’entraider et de devenir un groupe politique visant un changement à la politique et au système.
La plupart de nos associations locales ont été créées à titre d’organismes parrains en vertu de la Loi sur l’enseignement spécial. Au cours des années 1970, les associations administraient trente-trois classes spéciales dans l’ensemble de la province.
Loi sur l’enseignement spécial
À l’époque, les enfants considérés comme ayant un handicap intellectuel ou une paralysie cérébrale n’étaient pas acceptés dans les écoles ordinaires. Ils étaient évalués par la clinique de santé mentale de la région et, en fonction de leur résultat, ils fréquenteraient une classe spéciale dans le sous-sol d’une église ou dans un autre bâtiment non relié au système scolaire ordinaire.
Jusqu’à la fin des années soixante-dix, les enfants qui n’étaient pas ambulatoires ou propres n’étaient même pas acceptés dans les classes spéciales.
L’inclusion scolaire
Nous avons fait beaucoup de chemin. Le système scolaire ordinaire à peu à peu assumé la responsabilité relativement aux enseignants et aux autres membres du personnel rémunérés, au transport à destination et en provenance de l’école et, dans une certaine mesure, à l’éducation des enfants auparavant exclus.
De nos jours, tous les enfants fréquentent des écoles ordinaires et la plupart sont dans des classes ordinaires. Cependant, bien des enfants obtiennent difficilement une éducation de qualité et de nombreuses personnes n’ont rien de valorisant à faire à la fin de leurs études.
Au fur et à mesure qu’on découvrait de nouveaux besoins, les membres collaboraient à la recherche de solutions et à la mise en œuvre de moyens d’y répondre.
Programmes
Les associations ont mis en place des programmes de formation professionnelle, des programmes en établissement et des programmes d’intervention précoce. L’Association a passé la plupart de ces programmes aux conseils d’administrations des collectivités, et ce, pour leur permettre de défendre des intérêts.
Pendant nombre années, les seuls programmes d’éducation, d’emploi et d’intervention précoce au Nouveau-Brunswick étaient ceux qu’avait mis sur pied l’Association du Nouveau-Brunswick pour l’intégration communautaire. De nos jours, ces programmes se sont élargis pour inclure d’autres personnes et beaucoup ne se souviennent plus de leurs racines. Les familles peuvent se permettre de tenir de nombreux services pour acquis et de les considérer comme des droits fondamentaux de la personne.
L’Association a été considérée comme radicale et sujette à controverse. On considère par ailleurs qu’elle réussit à apporter des changements positifs pour les enfants et les adultes ayant un handicap intellectuel, leurs familles et leurs communautés. Elle a été en mesure d’exercer des pressions pour apporter un changement positif. Il lui a parfois fallu remporter les mêmes luttes à maintes reprises.
Grâce à leur expérience, leur défense des intérêts et leur recherche, l’Association et le gouvernement provincial ont évolué et, dans nombre de domaines, ont guidé le pays et le monde sur la façon d’éduquer et de soutenir les personnes ayant un handicap intellectuel.
Bien que les objectifs de l’Association soient restés constants au fils des ans, les activités ont variées.
1957 – Fondation de l’ANBIC
Années 1950 – L’accent était mis sur le placement des enfants ayant un handicap intellectuel dans des classes spéciales.
Années 1960 – L’accent était mis sur les services aux personnes ayant un handicap intellectuel (Grands travaux de recherche concertée de 1967 à Moncton).
Années 1970 – Services communautaires étendus (services de 24 heures par jour à vie).
1975 – Le premier programme d’intervention précoce au Nouveau-Brunswick voit le jour à Fredericton sous les auspices des associations locales.
Années 1980 – Intégration communautaire (fermeture de l’institution William F Roberts)
1982 – Adoption de la Charte canadienne des droits et des libertés.
1986 – Adoption du projet de loi 85 (l’inclusion scolaire est inscrite dans la loi).
Années 1990 – L’accent est mis sur les droits de la personne et l’inclusion dans la communauté et le développement communautaire.
De 1990 à 1994 – Les projets de Centracare et de désinstitutionalisation de Restigouche.
Au cours des premières années, l’Association était avant tout un organisme constitué de parents et dirigé par eux.
En prenant de l’expansion, elle a inclus et s’est mise à l’écoute des personnes étiquetées comme ayant un handicap intellectuel. Celles-ci ont exprimé clairement que le nom « Association des déficients mentaux du Nouveau-Brunswick/Association for the Mentally Retarded » était négatif et stigmatisant. Elles ont fait pression pour que l’Association change de nom.
En 1987, on a changé le nom pour Association du Nouveau-Brunswick pour l’intégration communautaire, et ce, afin de mieux représenter les objectifs personnels des gens.
Les démarches actuelles sont axées sur l’inclusion et le renforcement des capacités communautaires en vue d’accueillir l’ensemble de ses citoyens. Notre expérience et notre recherche nous indiquent que cette approche est la meilleure pour assurer la sécurité des gens. Elle est la plus viable à long terme.
Évidemment, les personnes ayant un handicap ont besoin de mesures de soutien adaptées. Toutefois, ces dernières devraient faciliter la participation à des activités ordinaires de la communauté et améliorer la qualité de vie des gens. Les enjeux sont les mêmes pour les personnes ayant un handicap que pour tout autre citoyen.
L’Association travaille dans plusieurs domaines et activités, notamment le soutien et la défense des intérêts des familles, l’emploi, l’habitation, les services de garde, l’éducation, la sexualité, la planification centrée sur la personne, la transition de l’école au travail et à la vie adulte, les loisirs et la justice.
Bien entendu, l’ANBIC/NBACL réalise des activités de financement, met en valeur des ressources, sensibilise le public, fait de la recherche et établit des politiques pour soutenir ces activités.
Perspective de services
Les services et les systèmes de services pour les personnes ayant un handicap ont connu une croissance et une transformation au cours des quarante dernières années. Il y a quarante ans, le soutien des personnes ayant un handicap était dominé par la logique institutionnelle. Les personnes étaient mises à l’écart, généralement dans de grands établissements, et considérées comme ayant besoin de traitement. Un grand nombre d’enfants et d’adultes sont passées sous la responsabilité de l’État. On encourageant souvent les familles à abandonner un fils ou une fille parce qu’il ou elle présentait un handicap. Selon le point de vue dominant, les personnes étaient malades et incapables de se développer en tant qu’individus. Il n’y avait tout simplement pas de place pour les personnes ayant un handicap dans nos communautés.
Au cours des années 1960, 1970 et du début des années 1980, un nouveau courant de pensée a pris forme. Les personnes ayant un handicap étaient perçues comme ayant droit à la « réhabilitation ». On a fini par considérer qu’elles pouvaient se développer comme individus. Les grands établissements ont commencé à laisser la place à des services communautaires, entre autres dans les foyers familiaux, les foyers de groupe, les ateliers protégés et les écoles spéciales. Un grand changement s’est produit dans la vie de bien des gens. Malgré tout, ces vies étaient (et sont) encore caractérisées, dans certains cas, par la mise à l’écart du reste d’entre nous. Le système de services communautaires a conservé de nombreux éléments du système institutionnel. Certaines personnes sont encore mises à l’écart et n’ont pas beaucoup de choix quant à la façon de mener leur vie. L’État, ou ses organismes de service, exercent encore beaucoup de pouvoir sur bien des personnes.
Par ailleurs, les services communautaires n’ont pas entraînés l’acceptation complète des personnes ayant un handicap en tant que membres participants de leur quartier et de leur communauté. De plus, on peut soutenir que l’établissement de services communautaires ne s’est pas produit aussi vite que souhaité en raison du fait qu’on a continué de financer les services en établissement, ne laissant place qu’à des investissements progressifs dans les services communautaires. Les fonds des services en établissement sont réaffectés aux services communautaires, un changement qui devrait se poursuivre.
Le progrès dans la vie de beaucoup de personnes ayant un handicap a été formidable. Toutefois, il est évident que malgré le chemin parcouru, il nous reste autant de chemin à faire, sinon plus, pour permettre aux personnes ayant un handicap d’atteindre l’objectif d’être des citoyens du Nouveau-Brunswick à part entière qui contribuent pleinement à la société.