Dernièrement, nous avons vu de nombreux articles sur l’état de l’inclusion dans nos écoles. Les consultations sur le nouveau cadre linguistique en français proposé par la province ont mis en lumière le problème de la répartition des élèves dans les classes des écoles anglaises. Par ailleurs, les récents commentaires de l’ancien ministre de l’éducation, Dominic Cardy, selon lesquels l’inclusion consiste à placer les enfants « dans l’école et non dans la salle de classe » sont inquiétants et trompeurs.
Nous devons cesser de parler de la définition de l’inclusion et nous concentrer plutôt sur la manière dont nous aidons nos écoles et nos classes à répondre aux besoins de tous les enfants.
Il ne s’agit pas d’un problème d’inclusion. C’est une question de ressources.
L’inclusion scolaire est un droit de la personne et une approche importante qui reconnaît et valorise la diversité, promeut l’égalité des chances et crée des environnements favorables pour tous les élèves. Actuellement, la politique d’inclusion du ministère de l’éducation et du développement de la petite enfance (politique 322) permet aux élèves de faire une pause en classe s’ils en ont besoin. Cependant, nous continuons à être confrontés à des incohérences dans l’interprétation et l’application de cette politique. L’autre échec est le manque de cohérence dans le financement et le déploiement des ressources, au bon moment et avec la bonne intensité.
Séparer les enfants au sein d’une école n’est pas de l’inclusion, c’est de la ségrégation. Cela reviendrait à dissoudre les années de travail acharné des familles qui ont permis au Nouveau-Brunswick d’être la première juridiction au Canada à légiférer sur l’inclusion et à consolider le droit humain fondamental de l’enfant à être éduqué dans l’école de sa communauté, aux côtés de ses pairs.
Nous avons constaté des progrès significatifs dans les écoles qui bénéficient d’un soutien adéquat et diversifié sous la forme de paraprofessionnels qualifiés et formés :
- L’ajout de mentors en gestion de comportement, travailleurs sociaux, d’ergothérapeutes, etc., a entraîné une diminution de 60 % des jours partiels ; et
- Le nombre d’incidents violents dans les écoles du Nouveau-Brunswick a été réduit de 40 % au cours des deux dernières années.
Ce modèle de soutien donne de bons résultats. Il mérite des ressources supplémentaires et une évaluation pour démontrer son efficacité au fil du temps. Nous avons constaté une tendance alarmante à retirer les soutiens lorsque nous constatons une amélioration, laissant une fois de plus nos enseignants sans ressources.
Comme le souligne le rapport Aller de l’avant du ministère sur l’inclusion, 50 % des enseignants et des assistants en éducation n’ont pas reçu de formation sur la politique 322. Les recommandations du rapport Aller de l’avant constituent les prochaines étapes. L’examen global de la politique 322 a été effectué. Nous devons maintenant mettre en œuvre le plan.
Chaque fois que le système échoue à l’égard d’un enfant, c’est l’inclusion qui est blâmée. Cela doit cesser. Nous pouvons explorer des stratégies créatives telles que les modèles de co-enseignement, où deux enseignants peuvent se soutenir mutuellement et répondre aux besoins de leurs élèves dans la salle de classe. Des classes plus petites seraient un grand pas en avant pour soutenir nos éducateurs.
Nous avons besoin de plus de monde autour de la table et de plus de formation pour ces personnes.
Si le retrait de l’enfant de la classe peut sembler être la solution la plus simple, ce n’est pas la solution à long terme. C’est le dernier recours, pas le premier. Et lorsque les élèves ont besoin de flexibilité dans leur journée, nous devons travailler ensemble pour mieux activer les soutiens de manière intentionnelle, proactive et responsable.
L’objectif d’Inclusion NB est de continuer à défendre les intérêts de nos élèves et de leurs familles et de travailler en collaboration avec le ministère et les éducateurs dans le cadre d’une approche axée sur l’élève et fondée sur des solutions, où chacun a accès aux outils et aux soutiens dont il a besoin pour réussir.