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Dans la section : Blogue de l'ANBIC

« Dans vos mots, décrivez l’inclusion. » Quatre visages de l’autre côté de la table m’ont fixé du regard avec anticipation alors que je réfléchissais à la question. Mon esprit était inondé d’adjectifs : global, valeur, relation, lien, amour, participation, contribution réelle, soutenu. J’ai fini par prononcer un simple résumé de ce que je pense que le mot inclusion comprend vraiment : « cela signifie qu’une personne sait réellement qui elle est dans la collectivité et a le sentiment de pouvoir participer d’une manière significative et valorisée ». Je crois qu’ils ont aimé ma réponse, car j’ai été embauchée pour assumer le rôle d’animatrice communautaire de l’ANBIC.April-at-Home-

Pour être honnête, j’étais craintive à l’égard de cet engagement. Non pas que je croyais ne pas pouvoir faire le travail, mais bien parce que j’étais appelée à remettre en question les suppositions de la société concernant les personnes ayant un handicap intellectuel et à amener la collectivité à les soutenir et à les inclure. J’étais enthousiaste et nerveuse, car j’allais finalement occuper un poste me permettant de me servir de mes compétences tout en faisant un travail utile. C’était l’emploi rêvé!

Maintenant que j’occupe le poste depuis un certain temps, cependant, le mot inclusion a fini par vouloir dire beaucoup plus pour moi. En abordant le travail d’animatrice communautaire, j’ai constaté à quel point l’inclusion est essentielle dans la vie des gens. Les personnes ayant un handicap intellectuel ont traditionnellement été exclues de leurs collectivités et continuent de l’être. En tant qu’animatrice communautaire, j’ai pour mandat d’aménager des espaces et de créer des liens communautaires intentionnels pour les personnes ayant un handicap intellectuel. Cela signifie qu’il faut constamment garder à l’esprit le passé marqué par l’exclusion, la persistance de l’exclusion dans la société dans la perception qu’on a des personnes ayant un handicap intellectuel et le traitement qu’on leur réserve dans leurs collectivités. Cela signifie aussi être créative dans les liens communautaires et les réseaux que je facilite.

À mon premier jour en poste, je m’intégrais avec ma superviseure. Elle m’a raconté l’histoire d’un jeune homme qu’elle supportait et qui venait tout juste d’apprendre à prendre l’autobus. La matinée a commencé par l’appel téléphonique que ma superviseure a reçu de la colocataire de soutien du jeune homme. Elle disait ne pas savoir où il était parti. En réalité, son apprentissage de l’utilisation du service d’autobus lui avait donné un tel sentiment d’autonomie qu’il avait pris l’autobus tôt le matin et s’était rendu au gymnase sans dire à personne où il allait! Même si la situation était préoccupante sur le plan de la sécurité, ma superviseure a qualifié l’événement de réussite pour le jeune homme et y a vu une étape vers une plus grande autonomie et une plus grande participation dans la collectivité. Par la suite, elle m’a montré une photo de lui fièrement assis à l’arrière de l’autobus son sac de sport sur les genoux. J’ai su dès lors que j’étais au bon endroit.Marc's Support Group-6

Avec impatience, j’ai plongé dans mon travail en commençant à rencontrer les personnes que j’allais soutenir. L’une de mes premières rencontres mémorables a été avec un nouvel arrivant au Canada, Sayid. Sayid était très poli et très désireux de connaître toutes les personnes qu’il rencontrait. À la suite de l’une de nos premières rencontres, il m’a dit que « le Canada est le meilleur pays au monde ». Quand j’ai commencé à soutenir Sayid, il faisait du bénévolat à un foyer de soins local, un lien avec la collectivité établi par l’ancienne animatrice communautaire. Il était fasciné par les aînés qui habitaient l’établissement et n’arrivait pas à croire que certains d’entre eux vivaient jusqu’à l’âge de 100 ans. Par la suite, Sayid passait d’une personne à l’autre leur demandant leur âge, jusqu’à ce que, bien sûr, un résident l’envoie promener! Il écarta la rebuffade d’un geste, sourit et continua à échanger avec les résidents, en distribuant leurs cahiers de chorale et en aménageant les places dans la salle des loisirs. À ce moment précis, il m’apparaissait évident que Sayid avait le sentiment de contribuer réellement à la vie des résidents du foyer de soins tout en apportant de la joie dans leur vie.

David est un autre jeune homme que je soutiens et qui a vraiment profité de la souplesse et de la créativité que l’emploi autorise en créant des espaces différents pour que les gens s’épanouissent. Dans mon rôle d’animatrice communautaire, j’ai aidé David à créer un réseau de soutien personnel. Un réseau de soutien personnel est un groupe de personnes qui se soucient assez d’une personne pour s’engager à jouer un rôle dans sa vie de façon régulière. Après avoir rencontré David à quelques reprises, j’ai constaté qu’il s’était réellement épanoui dans des situations faisant appel à son côté social. Toutefois, il s’est récemment vu offrir quelques autres possibilités de participation dans la collectivité et a été incapable d’y donner suite en raison de problèmes de transport et de communication. Quand j’ai mentionné l’idée d’un réseau de soutien personnel, David a tout de suite été intrigué. J’ai aidé David à organiser le premier rassemblement du réseau. Bien que la météo des maritimes soit certainement imprévisible, tout particulièrement à la fin d’avril, David a insisté pour que sa première rencontre ait lieu à l’extérieur, dans un parc local. J’étais sceptique, mais j’ai mis de côté mon cynisme en faveur d’une approche centrée sur la personne. Je me suis rappelé que c’était le rassemblement de David et qu’il aurait lieu au parc si c’est là que David voulait qu’il ait lieu. Nous avons conçu une invitation et David l’a envoyée aux personnes dans sa vie qu’il souhaitait intégrer à son réseau.Marc's Support Group-6

La journée de la réunion du réseau était nuageuse et un peu brumeuse. J’ai téléphoné à David pour parler de la météo et lui rappeler de dire aux membres du réseau d’apporter un chandail. C’était au tour de David d’être sceptique, mais il était d’accord pour rappeler aux gens de s’habiller chaudement. Je suis passé prendre David chez lui et, bien sûr, alors que nous faisions route vers le parc, les nuages se sont dégagés, le soleil est apparu et la température s’est élevée d’environ cinq degrés. David a expliqué que la raison pour laquelle il tenait tant à faire la réunion dans le parc, c’est qu’il avait grandi dans une collectivité voisine et qu’il avait l’habitude de jouer dans l’espace vert de ce parc en particulier. Il a indiqué que cela le réconfortait d’être dans cet espace et qu’il serait symbolique de tenir sa réunion à cet endroit. À ce moment, je me suis rappelé la vraie valeur et l’importance de l’écoute et de la valorisation des histoires des gens.

Sept personnes sont venues au rassemblement de David ce soir-là. David et moi avons coanimé la rencontre et, selon lui, ça a été une réussite. Par la suite, David a dit à la blague, en me tapotant l’épaule, que je devrais me fier à lui pour la météo la prochaine fois. À la suite de la rencontre, David et moi avons travaillé ensemble à la création d’une version en ligne de son réseau sur Facebook. David a donné à son réseau en ligne un nom original et chaque fois qu’il en parle, il déborde de fierté.

L’un des aspects de mon emploi que je préfère, c’est quand je dois faire preuve de créativité et faciliter des liens peu probables pour une personne que je soutiens. Un jeune homme que je soutiens aime le plein air et tout ce qui se rapporte aux aventures de plein air. Je travaille actuellement à un lien qui lui permettra de faire du bénévolat avec une entreprise de kayak de plein air de la collectivité de Saint John. Un autre lien non conventionnel que je suis en train de nouer, c’est un mentorat entrepreneurial et technologique par l’entremise d’un organisme qui aide les gens à démarrer leurs propres entreprises. Le jeune homme que je soutiens veut absolument sortir des sentiers battus et souhaite un jour lancer sa propre entreprise. Il a mentionné qu’il aimerait parler à des gens aux vues similaires pour faire appel à leurs lumières sur des idées relatives à la technologie et à l’entrepreneuriat. Par ces deux liens, j’ai été en mesure de tisser des liens avec des partenaires de la collectivité et de créer des occasions qui profitent à la collectivité, à l’organisme et aux personnes que je soutiens.Susan Shore BBQ-75

L’établissement de liens avec la collectivité par des exposés et des séances d’information est une partie importante de mon travail comme animatrice communautaire. L’établissement de liens avec les membres de la collectivité par des exposés et des discussions portant sur les handicaps intellectuels est essentiel à la remise en question des suppositions de la société et à la création de débouchés intéressants pour les personnes dans la collectivité.

Dans le cadre de mon travail au sein de l’ANBIC comme animatrice communautaire, j’ai été en mesure d’être souple et créative tout en étant engagée dans ma collectivité. J’ai aussi eu la chance de nouer des liens avec de formidables personnes qui m’ont ouvert les yeux sur ce qu’une collectivité inclusive peut et devrait être. Les personnes ayant un handicap intellectuel sont des membres importants de nos collectivités et ont la capacité de nous ouvrir l’esprit à ce que l’inclusion est réellement et à la manière qu’elles peuvent apporter des contributions réelles dans la société. Le rôle d’animatrice communautaire est un pont entre les personnes et leurs collectivités. Il donne la chance aux personnes de s’épanouir quand on leur propose une bonne occasion.


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